Bien rédiger c'est d'abord respirer !

Les maux du rédacteur #2 – Se motiver sans s’asphyxier

Quelles sont les petites phrases que vous vous répétez avant de commencer à rédiger ?

  • « Bon allez, je dois m’y mettre… »
  • « Il faut vraiment que j’écrive ce document aujourd’hui… »
  • « Quand faut y aller, faut y aller ! »

Si c’est le cas, vous avez pris l’habitude d’ancrer votre motivation pour l’écriture dans le domaine du « devoir-faire » et, du coup, écrire tient plus de la corvée que du plaisir.

J’écris parce que je le dois.

Avantage : Vous faites avancer vos sujets, un peu en mode bulldozer certes, mais ça avance… en force !

Inconvénient : Il y a des effets secondaires désastreux liés à ce mode de fonctionnement, qui impactent votre organisation à court terme, votre motivation à long terme et votre bien-être au jour le jour.

« Rien que ça ? » me direz-vous. OUI ! RIEN QUE ÇA 🙂 Et si j’étayais mon propos d’exemples ? Écrire par devoir, c’est : 

  • rédiger régulièrement dans l’urgence ;
  • ne jamais être vraiment satisfait de ce qu’on a créé ;
  • ressentir une certaine tension physique avant et pendant qu’on compose un texte (une boule au ventre, des jambes qui gigotent, un énorme soupir, des mains froides ou qui passent régulièrement dans les cheveux, un stylo qui danse la gigue entre les doigts, etc.).

Tous ces symptômes viennent des « il faut » et des « je dois » (ou de leur grand copain « y’a qu’à ») qui ont précédé votre écriture, car ces expressions sont puissantes mais asphyxiantes : elles nous figent (tous) dans le moment présent, dans le détail et l’urgent, alors qu’écrire demande ouverture, mise en perspective et mise en valeur de l’important.

Mais si je n’écris pas parce que « je le dois », alors j’écris pour quoi ?

 Si vous dites beaucoup « il faut » ou « je dois », c’est probablement parce que ces tournures font partie de votre quotidien (de votre éducation ?), peut-être même des méthodes de management qui sont pratiquées dans votre environnement direct.

Je pourrais vous proposer de les éradiquer, de changer votre vocabulaire, de supprimer ces expressions de votre champ lexical… Que se passerait-il si vous disiez « il est l’heure de rédiger mon rapport » ou « j’aimerais composer ce texte » ou encore mieux « je veux écrire ce document si important » ?

Verdict ?

Avez-vous ressenti un petit frisson, fourmillant dans vos doigts et vos bras, rien qu’à l’idée de prononcer ces mots-là ? Cela vous a-t-il donné envie d’en rire ou cela vous a-t-il intrigué(e) ?

Changer d’expressions serait un début. Mais je ne veux pas vous forcer à utiliser mes mots : si vous allez vers cette voie, il sera primordial que vous utilisiez les vôtres.

Comment trouver ces mots qui ancrent votre motivation ?

Le principe est simple :

  • détectez tous vos « il faut » / « je dois » / « y a qu’à » ;
  • prenez quelques secondes pour trouver une autre formule ;
  • notez-la sur un post-it que vous collez à côté de votre poste de travail.

Découvrir les mots qui remplaceront « falloir » et « devoir » reviendra à activer d’autres clés de votre motivation, des clés qui reposent sur vos valeurs et sur vos aspirations (reconnaissance, développement personnel, participation sociale, etc.).

Effet secondaire magnifique de cette nouvelle habitude ? Vous rédigerez parce que cela vous aligne / vous nourrit / vous énergise… et vous rédigerez avec plus de sérénité.

Pour moi, un « Je dois écrire ce document aujourd’hui » se transforme en : « Je vais écrire ce document aujourd’hui, comme prévu, et cela va me donner l’occasion d’un nouveau partage avec mes lecteurs. Miam !« . (Je n’ai jamais dit qu’il était nécessaire de trouver un seul mot-remplaçant 😉 ).

Vous saisissez l’idée ?

Super ! Alors dites-moi : quelle est votre nouvelle phrase-motivante-avant-d’écrire ?

Au plaisir de vous lire. Belle journée.

Caroline